Le plus fascinant dans le parcours de Mondrian, c’est sa diversité : il a continuellement cherché son style (sans jeu de mot : avant, pendant et après la période de Stijl). La dernière période est peut-être ma préférée : ces toiles inspirées de NY sont les plus parlantes, les plus émouvantes – dommage qu’il n’y en ait pas plus. Quant aux célèbres toiles avec des couleurs primaires, il est finalement difficile de bien les regarder : chacune mériterait qu’on s’y attarde pour ressentir et percevoir les rapports que Mondrian a créé derrière l’uniformité des couleurs ; présentées en série, les toiles perdent sans doute de leur force, de leur originalité. C’est tout le problème quand l’art est difficile : le temps manque à un examen approfondi. Finalement, on ne voit jamais mieux les toiles les plus emblématiques de Mondrian (le néo-plasticisme ?) que quand on les voit séparément : sur le mur d’un collectionneur ou d’un musée, au milieu d’autres toiles d’autres peintres.
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